Marie Dutreix

 

Au début il y a l’envie d’aller chercher dans la poussière des décombres : ce qui reste, ce qui peut-être assemblé, ce qui fait que ça tient. Je m’inspire des souvenirs des ports industriels, des machines agricoles rouillées de mon enfance. Et les visites des églises romanes le dimanche.

Je présente ici la série Balise, mes sculptures sont des morceaux de souvenirs de mes dérives. Mon terreau premier est l’image du voyageur en errance, la balise implique la dérive. Alors ma sculpture devient comme des étendards pour la bourlingue.

Des formes en grès, en porcelaine et même du plâtre pour faire composition.

Il y a du débordement dans mes pièces, il y a des pièces cassées, des débris, des amas.

La terre pour regarder la matière brute figée par le chaud du four.

Ma sculpture revendique une approche instinctive, avec des formes simples dans un assemblage volontairement grossier et expressif. Le travail de l’émail est aussi appliqué avec un élan généreux pour donner du volume supplémentaire.

 @mariedutreix

 photos Edouard Paillet