Leïla Helmstetter

 

J’ai passé mon enfance en Afrique, dans des paysages de sécheresse qui ont marqué mon imaginaire. Fille d’un ingénieur agronome et petite-fille d’agriculteur, mon intérêt pour le monde végétal s’est développé très tôt et m’a poussé à obtenir un diplôme de paysagiste en 2014. Je me suis ensuite tournée naturellement vers l’argile, à mes yeux le matériau idéal pour exprimer le monde du vivant. J’aime travailler cette matière molle, humide, porteuse de vie, loin des sols arides africains que j’ai connus toute petite.

Quand j'ai de l’argile entre les doigts, je n'oublie jamais qu'elle vient de sous nos pieds, qu'elle flirte avec les racines des arbres. Nous l'avons extraite pour la ramener à la lumière, et elle est le matériau idéal pour exprimer les dynamiques du vivant. Je sais qu'elle est issue d'un processus de dégradation très lent. Ce temps qu'elle a mis pour se former nous parle aussi de l'évolution des espèces. De celles qui s'éteignent et restent prises dans les roches, et de celles qui mutent au fil des siècles.

 Quelle est notre place au sein du vivant ? Existe-t-il d’autres formes de vie ?

Ces sculptures en grès chamotté, texturées et émaillées nous questionnent. Les techniques de façonnage sont multiples. Ici, tout se mélange, pousse, fleurit, meurt puis renaît.

Bienvenue en territoire inconnu et pourtant si familier.

@leila.helmstetter