Elisa Le Guern

Mon travail sculptural autour du contenant évoque des formes de pots anciens. J'aime travailler en pensant à eux. Les pots, les jarres, ce sont pour moi des maisons universelles qui nous relient. Ces pots en terre qui ont stockés, nourris. En éloignant la fonctionnalité, la forme naît, et de celle-ci émerge un effacement progressif du geste. De petits fragments de terres pincées et déchirées permettant de laisser passer l’air et la lumière, amenant une sensation de légèreté, comme une respiration, souffle du temps passé.  

Je récolte différentes argiles au hasard des lieux et des rencontres. Argiles que je décante par un processus lent, pour récupérer seulement les particules les plus fines. Elles sont appliquées sur mes pièces comme un épiderme sensible. Terre sur terre. En entrant en interactions avec d’autres matières lors de la cuisson, cet épiderme sensible va révéler toutes ces nuances chromatiques. Les pièces deviennent alors supports à de petits mondes, invitant au toucher et à la contemplation. Les cuissons sont effectuées au four à bois basse température ou en four à gaz à entre 1050 et 1280°

C’est sur la terre sud-américaine, où j’ai passé presque 3 ans, que nait mon engouement pour la céramique. La rencontre avec l’art précolombien et les techniques de façonnages traditionnels de communauté potière résonnent, éveillent ma curiosité et mon envie d’apprendre.  

A mon retour en France, je pars sur les routes d’atelier en atelier, de rencontres en stages. Riche de toutes ces expériences j’intègre la maison de la céramique de Dieulefit en 2021, et installe ensuite mon atelier dans la région.  

 

Instagram : @elisa.leguern